Journalistes presse écrite / online / radio – TV : ont-ils les mêmes préoccupations et visions de leur métier ?

Cision a révélé au printemps dernier sa 14ème édition de l’étude SOTM : l’état des médias dans le monde. Aujourd’hui, elle se penche sur les différences qui existent entre les journalistes Français suivant le support pour lequel ils travaillent : presse papier uniquement, presse online et radio / TV. Ont-ils les mêmes préoccupations et objectifs ? Quels sont leurs défis au quotidien, leur rapport avec les communicants et les réseaux sociaux ?

Enquête menée en février et mars 2023 – 493 répondants : journalistes Français travaillant uniquement pour :

  • un média papier :  14 %
  • un média online : 18 %
  • la radio / télévision : 18 %

Ont été exclus ceux travaillant pour plusieurs supports

 

Être considérés comme une source de confiance : un défi ressenti deux fois plus fortement par les médias radio / TV

 

Les journalistes de la radio / TV sont les plus nombreux à estimer que le grand défi de leur média, cette année, a été d’arriver à être considéré comme une source de confiance et combattre les fake news (56 %). Ce taux est plus de deux fois supérieur à celui de leurs homologues des médias papier uniquement (26 %) et près de deux fois plus que pour ceux online (30 %).

Le déclin de la publicité et des sources de revenus est plus fortement ressenti par les journalistes pour leur média online (22 %). Ils sont quasiment autant parmi ceux de la presse écrite (21 %) alors que le pourcentage chute pour ceux de la radio / TV (4 %).

En troisième position des grands défis, apparaît la crainte que les réseaux sociaux et influenceurs court-circuitent les médias traditionnels. Crainte qui est étrangement la plus élevée pour la presse écrite (15 %) que pour le online (12 %) et la radio / TV (9 %)

Les journalistes de la presse écrite papier uniquement éprouvent le plus de difficultés à garder le rythme malgré la baisse des effectifs et des ressources

 

Garder le rythme malgré la baisse des effectifs et des ressources est le premier défi des journalistes notamment pour ceux des médias papier uniquement (49 % vs 35 % pour les online et 34 % pour la radio / TV).

Pour le deuxième défi : équilibrer entre le traitement de sujets majeurs non attirants et ceux moins importants qui pourtant drainent plus d’audience, la difficulté est plus accrue pour les journalistes online (22 % vs 15 % pour ceux de la radio / TV et 10 % pour la presse écrite papier).

En troisième position : arriver à rester objectif dans une société de plus en plus politisée, est un défi qui se révèle plus important pour les journalistes radio / TV (15 % vs 12 % pour ceux du online et 8 % pour la presse papier)

Être perçu comme un média de confiance : une priorité plus forte pour les médias online

 

Les journalistes des 3 types de supports estiment que la première priorité de leur média est l’exactitude du contenu dans des proportions similaires (43 % pour la radio / TV, 42 % pour le online et 41 % pour la presse papier).

En revanche, être perçu comme un média de confiance apparaît bien plus préoccupant pour le online (32 %) beaucoup plus critiqué que la presse écrite (10 %) ou que la radio / TV (21 %).

Sur la troisième place du podium, les journalistes déclarent que la priorité de leur média est le nombre de lecteurs / l’audience, notamment pour ceux de la presse écrite (23 % vs 14 % pour le online et 13 % pour la radio / TV).

L’exactitude du contenu : la priorité pour 62 % des journalistes radio / TV

 

Première priorité pour les journalistes, l’exactitude du contenu, est plus forte pour ceux de la radio / TV (62 % vs 58 % pour ceux du online et 51 % pour ceux de la presse papier).

Être perçu par le public comme un média de confiance est plus important pour les journalistes de la presse papier (31 % vs25 % pour le online et 11 % pour la radio TV).

Donner une voix à des citoyens, des communautés qui sont confrontés à des problématiques concerne davantage les journalistes de radio / TV (17 % vs 5 % pour la presse papier et 3 % pour le online).

Principale mesure de succès : la taille de l’audience touchée pour 70 % des journalistes online

Pour mesurer le succès, le premier indicateur reste la taille de l’audience touchée / le nombre de vues, mais d’une manière beaucoup plus accentuée pour les journalistes online (70 % vs 47 % pour la presse papier et 65 % pour la radio / TV).

Les journalistes de la radio / TV sont plus sensibles que leurs homologues à l’ampleur du contenu promu, repris ou partagé par des tiers (13 % vs 9 % pour le online et 11 % pour la presse papier).

L’écart le plus important se constate sur la répercussion directe sur le CA : plus d’un journaliste sur 3 de la presse papier se sent concerné contre seulement 2 % pour ceux de la radio / TV et 6 % du online.

Plus d’un tiers des journalistes online utilisent la data pour choisir leurs sujets

 

Il apparaît logique que ce soit les journalistes web qui utilisent le plus la data pour les guider dans le choix de leurs sujets (35 %). Derrière eux se trouvent ceux de la radio / TV, qui sont deux fois plus nombreux que ceux des médias imprimés (30 % vs 15 %).

 

Les journaliste online : grands consommateurs de contenus

 

Les journalistes online se classent premiers à 4 reprises dans le top 5 des contenus attendus par leur profession de la part des communicants. Ils sont 89 % à citer le CP qui chute à 79 % pour la radio / TV (85 % pour la presse papier). Ils sont 63 % à attendre des rapports de recherche originaux avec tendances/ données se rapprochant ainsi de leurs confrères (62 % ex-aequo pour la presse écrite papier et radio / TV). En revanche l’écart se creuse entre les journalistes online et leurs homologues en ce qui concerne les infographies : ils sont 42 % à les apprécier contre 35 % pour ceux de la radio / TV et seulement 18 % pour ceux de la presse papier uniquement. Cette dernière privilégie les photos / images / logo (49 % vs 39 % pour le online et 12 % pour la radio / TV). Sans surprise, la radio / TV leur préfère les extraits vidéos live et streaming (23 % vs 14 % pour le online et 5 % pour le papier).

Les journalistes radio / TV ont les plus forts taux d’inscription sur les réseaux sociaux

 

Les journalistes radio / TV ont les plus forts taux d’utilisation sur 6 réseaux sociaux sur 8. Ils sont d’abord sur Linkedin (89 %) puis sur Twitter (87 %) et Facebook (85 %).

Les journalistes de la presse écrite sont présents principalement sur Facebook (76 %), Linkedin (75 %) et Instagram (72 %).

Ceux qui travaillent uniquement pour le online se servent majoritairement de Linkedin (89 %), Twitter (87 %) et Facebook (79 %).

Les journalistes online : les plus actifs sur les réseaux sociaux

 

Publiant sur le web uniquement, il est logique que les journalistes online soient les plus actifs sur les réseaux sociaux et notamment pour promouvoir leurs articles (79 % vs 57 % pour la radio / TV et 45 % pour la presse papier). Ils ne se contentent pas de publier leur contenu, ils interagissent avec leur audience (63 % vs 57 % pour la radio / TV et seulement 37 % pour la presse papier). Ils se font dépasser d’un point (61 %) quand il s’agit de veiller l’information par ceux de la radio / TV (62 %) quand ceux de la presse papier sont encore en bas du classement (45 %). La seule action pour laquelle on note une similitude entre ces derniers et leurs homologues est l’utilisation des réseaux sociaux pour se connecter avec des experts ou demander des interviews. Ils sont 42 % à le faire contre 43 % des journalistes online et radio / TV ex-aequo.

Journalistes et multimédias

Plus d’un journaliste online sur 2 plus enclin à étudier un CP s’il contient un élément multimédia

 

53 % des journalistes online sont plus enclins à étudier un CP s’il contient un élément multimédia. Ce chiffre descend à 43 % pour la radio / TV et chute à 21 % pour la presse papier.

 

Les journalistes online adeptes de l’intégration d’éléments multimédia dans leurs contenus

 

Si les images sont les éléments dont se servent le plus les journalistes pour illustrer leurs contenus, la palme revient à ceux du online (89 % vs 74 % pour ceux de la presse papier et 42 % pour ceux de la radio / TV). Il en est de même pour les vidéos et les infographies / data visualisation.

Plus d’1 journaliste sur 2 du online insère des vidéos (56 % contre 48 % en radio /TV) et près d’1 sur 2 des infographies / data visualisation (45 % vs 33 % pour ceux de la presse papier et 31 % pour ceux de la radio / TV).

Si les journalistes de la presse écrite utilisent généralement moins d’éléments multimédia, le seul qui fait exception à la règle est le questionnaire / quizz (5 % vs moins de 2 % pour leurs homologues des deux autres types de médias).

Journalistes et RP

 

Fournir des informations exclusives : une forte valeur ajoutée des communicants pour un journaliste online sur deux

 

18 % des journalistes online estiment que leurs relations avec les communicants ont été plus bénéfique que l’année précédente contre 15 % de ceux de la presse papier et seulement 9 % de ceux de la radio / TV.

 

La première valeur ajoutée que les journalistes reconnaissent aux communicants est de pouvoir les alerter sur les actualités et évènements à venir notamment pour ceux qui travaillent pour la presse écrite uniquement (77 % vs 73 % pour ceux de la radio et 65 % pour ceux du online). Ces derniers sont légèrement plus nombreux à leur attribuer comme valeur ajoutée le fait de les aider à trouver de nouvelles sources (51 % vs 50 % pour ceux de la radio / TV et 44 % pour ceux de la presse papier). Ils sont, en revanche beaucoup plus nombreux à estimer que leur fournir des informations exclusives est une forte valeur ajoutée (51 % vs 44 % pour les journalistes presse papier et 38 % pour ceux de la radio / TV).

À noter que les journalistes online sont les plus nombreux à attendre que les communicants les aident à fact checker l’information (29 % vs 27 % pour ceux de la radio / TV et seulement 15 % pour la presse papier).

Des attentes identiques suivant le type de média mais pas dans les mêmes proportions

Fournir des données et des sources spécialisée aux journalistes au moment où ils en ont besoin est la première chose qu’ils citent quand on leur demande comment les communicants peuvent les aider dans leur travail. Cela concerne 79 % des journalistes de la presse papier, 74 % du online et dans une moindre mesure ceux de la radio / TV (64 %).

Comprendre leur audience et ce qui l’intéresse est une problématique rencontrée particulièrement par la presse papier et online (72 % et 71 %) contrairement à la radio / TV moins impactée (57 %).

Ces derniers, en revanche, sont beaucoup plus sensibles au spam et ils sont 68 % à demander que cette pratique cesse (contre 51 % pour la presse papier et 41 % pour le online).

Les journalistes radio / TV : les plus agacés par les mauvaises pratiques des communicants

 

Très sensibles aux mauvaises pratiques des communicants, les journalistes radio / TV décrient en premier les contenus trop marketing (83 % vs 74 % pour ceux du online et 72 % pour la presse papier). Suivent les envois de CP non pertinents, à la limite du spamming (81 % vs 77 % pour la presse papier et 73 % pour le online). Enfin, les relances constantes sont dénoncées par 75 % par les journalistes de la radio / TV (vs 62 % pour la presse papier et 53 % pour le online).

Les journalistes online : les plus séduits par les conférences de presse virtuelles

 

38 % des journalistes online apprécient les conférences de presse virtuelles contre seulement 11 % de ceux de la radio / TV quand ceux de la presse écrite sont 28 %.

 

Sources les plus utiles : les grandes agences de presse pour la radio / TV, les CP pour la presse papier et online

 

Alors que la presse online (42 %) et la presse papier (39 %) estiment que les sources les plus utiles sont les CP, 1 journaliste sur 2 de la radio / TV lui préfère les grandes agences de presse (51 % vs 20 % pour le online et seulement 8 % pour la presse papier).

Quant aux attachés de presse, ils ont davantage deux fois plus la côte auprès de la presse papier (24 %) que du online (13 %) et quasi trois fois plus que la radio / TV (9 %).

Les journalistes radio / TV : les plus tolérants aux prises de contact par téléphone

 

Le mail reste la meilleure façon d’interpeller un journaliste quel que soit le type du support (92 % pour la presse papier, 91 % pour la radio / TV et 89 % pour le online). Le téléphone arrive timidement en seconde position avec 8 % pour les journalistes radio TV et 3 % pour les deux autres groupes. WhatsApp est toléré par 3 % des journalistes papier et online et par aucun de la radio / TV.

À noter qu’être interpellé via les réseaux sociaux est acceptable uniquement pour les journalistes online (3 %).

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