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[Analyse Expresse ] Faute de le lire dans la presse, autant expliquer pourquoi l’action Facebook a sévèrement dévissé le 2 février et perdu 237 milliards de valorisation. La raison tient en un mot : IoS. Contrairement à d’autres plateformes, Google par exemple, le réseau social repose en partie sur la générosité de ses partenaires dans le partage de données. 80% des utilisateurs d’Iphone (ou Ipad) refusent en effet que leurs données de navigation et autres informations soient partagées avec les plateformes. Avec 20% de part de marché, ce sont plusieurs centaines de millions d’utilisateurs qui ne sont plus tracés.
Avec le changement de politique d’Apple – et les évolution des normes européennes -, la capacité du réseau à assurer un ciblage pertinent de ses utilisateurs est revue à la baisse. Couplé à une chute des investissements des entreprises sur Facebook au profit d’autres plateformes, la baisse du chiffre d’affaires, anticipé par Facebook, est sévère.
Que Google n’ait pas été affecté par ces changements de règles s’explique simplement : les requêtes des utilisateurs, leur intention de recherche, permet au moteur de les cibler directement sur leurs requêtes, nul besoin de l’aide d’un tiers pour pousser la bonne publicité, contrairement à Facebook.
On peut aussi pour faire bonne mesure ajouter la concurrence sévère de Tik-Tok dont la croissance se fait au détriment d’Instagram, et ce même si les deux plateformes se dépassent l’une l’autre régulièrement. Avec 1 milliard d’utilisateurs de chaque côté, le cœur des utilisateurs semble plutôt balancer, vers Tik Tok.
Bref, sans être la déroute, la pente de Meta est glissante. Avec son projet de métavers, Zuckerberg entend reprendre la main et surtout bâtir ce qui lui manque cruellement, une plateforme qu’il peut contrôler sans dépendre d’Apple ou de Google ou tout autre acteur fournisseur de données.
L’importance pour Meta/Facebook de la donnée des utilisateurs n’est plus à démontrer, ces récents revers expliquent aussi le pseudo chantage – déjà fait en 2020 à l’occasion de l’annulation du Privacy Shield– de la plateforme envers l’Europe, qui compte tout de même avec plus de 400 millions de personnes, 14% des utilisateurs de Meta. Ici aussi, l’évolution des règles, de part et d’autres de l’Atlantique, pose un problème technique à Facebook pour répondre aux différentes contraintes mises en œuvre par les règlements US et E.U.
Pour ceux qui doutaient que Facebook exploite les données, dans un joyeux foutoir technique…