
Le marketing de contenu (ou content marketing) a le vent en poupe. Avec l’avènement de cette discipline apparaît un nouveau profil de praticien, le “marketeur de contenus”. Le terme n’est pas très beau j’en conviens.Le site Uberflip a dressé le profil type de ce nouveau venu dans le paysage numérique. Enfin pas si nouveau, a y regarder de près, beaucoup de praticiens du numérique se reconnaîtront dans l’énumération des compétences, à commencer par les community managers, mais aussi tous les couteaux suisse du numérique dotés de nombreuses compétences ou, à tout le moins, familiarisés avec les diverses techniques nécessaires à la mise en ligne de contenus et usages d’outils dédiés à guider l’internaute tout au long du tunnel de conversion.
Pour ce faire, le praticien n’a pas besoin d’être expert dans toutes les techniques utilisées. La maîtrise d’une discipline, par exemple le référencement (SEO/SEA/SEM) peut être le socle sur lequel il va construire sa démarche technique. A minima, son rôle est de bien comprendre la mécanique globale et outils utilisés pour appliquer des stratégies amenant à la conversion et être familiarisé avec les outils et étapes pour déployer son champ tactique.
Le content marketeur : un analyste créatif ou un créatif analytique
Si l’on reprend les compétences de l’infographie, nous avons :
Un esprit analytique. Dans l’environnement digital, tout se mesure et doit être mesuré.C’est un processus itératif avec une quête permanente d’optimisation.Test A/B, audit des analytics du site, des adwords, un peu de data mining, étude des landings pages, etc. Le marketing de contenu est un tonneau des Danaïdes, rien n’est jamais figé et le test permanent est érigé en valeur cardinale.
Un copywriter : L’écriture et la conception de contenus est le cœur de métier. Capter, transmettre, apprendre, séduire, convaincre…Cette mission première requiert un vrai talent d’écriture à la fois pour concevoir les contenus mais aussi les adapter aux multiples formats induits par le web : site, blog, réseaux sociaux, vidéos etc.
Une connaissance du code : html, CSS, javascript, UX, logiciels de marketing automation, plateformes de workflow. Sans être expert en intégration front-end, ni DSI ou fluent en Python ou AngularJS, la compétence du code et des outils lui permet de connaître le champ des possibles offert par la technologie. L’outil et le code sont des alliés précieux quand ils sont maîtrisés. Que peut-on faire ou non. Ces connaissances sont nécessaires pour dialoguer avec les professionnels de chaque discipline.
Un regard de graphiste: “la forme, c’est le fond qui remonte à la surface” disait Victor Hugo. Le content marketer à un œil d’esthète. Il maîtrise photoshop (ou Canvas), le nombre d’or et la suite de Fibonnaci.
De l’empathie : à tout le moins une bonne compréhension des attentes de l’audience visée. Le content marketer est avant tout un praticien du marketing et à ce titre la connaissance client, la maîtrise du marché est le prérequis de base. Dans ce cadre, il est inutile de se lancer dans du marketing de contenu sans étude préalable de sa zone de chalandise ni de ses publics. La création de personas est le fondamental sur lequel s’appuyer pour concevoir des contenus, que ce soit pour l’acquisition, la conversion ou la rétention et la fidélisation.Je n’ai pas parlé d’inbound marketing, mais c’est une partie du sujet.
Un expert SEO : il faut parler à Google et aux moteurs de recherche tout en étant compris des humains. Ou l’inverse. Question de point de vue.
Un journaliste d’investigation : plutôt un journaliste tout court (mon ancien métier). Les techniques du journalisme, l’investigation, la collecte et la formalisation de l’information sont le B.A BA du content marketer. Il est vrai que c’est aussi le quotidien du journaliste. Mais le point commun aux deux métiers réside dans le sous-jacent psychologique : la curiosité insatiable (aussi appelée pulsion épistémologique). Répondre aux 5W est une constante dans les deux cas. Avec une emphase mise sur le “Pourquoi ?” et le “Comment?”.
Je vous laisse découvrir les autres facettes du content marketer : community manager,créatif, inventeur, empathique…
Les qualités et compétences requises pour être un bon content marketer sont multiples. C’est sans doute pour cela que les praticiens sont issus d’horizons variés, littéraires, marketing, bref parés de ces “soft skills” longtemps bannies du champ du numérique reservé jusqu’alors à des techniciens de filières plus scientifiques. In fine, le bon content marketeur est sans doute à la croisée de ces deux cursus, un bon technicien paré d’un esprit créatif, ou, à tout le moins capable de mixer rigueur numérique et élaboration de messages efficace et créatif.
Je vous laisse découvrir les autres.
N’hésitez pas à commenter, enrichir et amender. La discipline émerge. Avoir des retours de praticiens permettra de dégager des tendances.
@fabricefrossard
Si vous avez besoin d’un praticien,n’hésitez pas à me contacter
Très bon résumé des compétences à réunir pour assurer ce rôle. Reste une question : celle de l’affinité avec un domaine/secteur. Peut-on être, parce qu’on a les qualités évoquées ici, un bon content marketer sur tous les domaines ? Je n’ai pas de réponse vraiment tranchée pour être franc… mais, a priori, je pencherai plutôt pour répondre par la négative.