“Bonjouuuuuuuuuuuuuuur vous avez reçu mon communiqué ?” Quel journaliste n’a pas eu cette question dix fois par jour de la part d’un jeune stagiaire frais émoulu d’une école de rp. S’il a été envoyé à la bonne adresse, il y a effectivement de fortes chances que le communiqué soit reçu. Lu,en revanche. La probabilité est plus faible. Nonobstant le côté marronnier de ce post, j’ai pour mes ami(e)s RP – à qui la réactivation de ce blog n’a pas échappé, et je les en remercie-, exhumé cette étude de Buzzstream menée auprès de 500 journalistes/blogueurs américains, visiblement soumis aux mêmes contingences relationnelles que leurs confrères d’outre-Atlantique. Les conclusions sont pleines de bon sens, mais méritent d’être rappelées.
A commencer par une première prise de conscience : le ratio entre RP et journalistes est foncièrement dissymétrique. Aux Etats-Unis il est de 5 RP pour 1 journaliste. La France doit plus ou moins être dans les mêmes eaux (je suis preneur des chiffres!).
Le constat chiffré
– La plupart des journalistes écrivent un article/post par jour
– Ils reçoivent plus de 100 communiqués par jour
– Ils sont sollicités 20 fois par jour en moyenne
– 45% écrivent parfois un article a partir d’un communiqué
Au regard de cet édifiant constat, force est de reconnaître un manque d’efficacité flagrant du communiqué de presse comme incitation à la rédaction d’un reportage. Quelles sont alors les pistes ?
Quelle solution pour être efficace ?
Pour 70 % des journalistes, la piste préférée est une élaboration conjointe d’un sujet avec le RP, alors que 30% préfèrent avoir un sujet bouclé. Une approche logique, le journaliste préférera toujours bénéficier de l’aide du RP pour obtenir des informations et lui ouvrir des pistes, plutôt que de répercuter un communiqué en l’état. Dans cette logique de co-création, 64% des journaliste considèrent comme important d’avoir noué une relation avec le RP en amont. L’importance pour les RP de cultiver son réseau n’est sans doute plus à démontrer.
Sur le mode d’entrée en contact
– 81% des journalistes préfèrent être contactés par email
– 69% préfèrent les recevoir le matin
– l’e-mail doit être personnalisé et concis – moins de 100 mots
– L’objet du mail détermine son ouverture
Les sujets préférés sont pour le top trois
1) Les breakings news
2) Les études exclusives
3) Des histoires avec une charge émotionnelle forte
La présentation de BuzzStream
En résumé
Si l’étude est récente, force est de reconnaître à sa lecture que rien n’a réellement changé en termes d’attentes et de modalités relationnelle entre RP et journalistes depuis…longtemps. A l’instar des reproches faits par ces derniers sur les relances ineptes, les sujets sans intérêts et l’inadéquation entre
le support cible et les cp envoyés.
En revanche pour les RP l’évolution est flagrante sur un point : la nécessité de maîtriser le marketing éditorial. Comme le relève cette étude, le principal déclencheur à la prise en compte d’un CP par un journaliste est, outre le sujet, la rédaction du CP, à commencer par l’objet du mail. C’est cet objet déterminera l’ouverture ou non de votre mail.Tout comme un e-commerçant, l’imagination et la pertinence seront nécessaires pour rédiger cet objet.
Deuxième étape, la concision du communiqué de presse. Comme tout un chacun, le temps du journaliste est précieux. Travailler sur l’économie de l’attention exige d’aller droit au but et de livrer l’information en respectant l’intangible pyramide de l’information. Vous pouvez essayer d’autres formats, mais à vos risques et périls.
Finalement, Une évolution parallèle et qui répond aux mêmes exigences que celles demandées aux journalistes et rédacteurs de l’ère numérique : la co-création et une approche technique de l’éditorial et marketing pour capter l’attention.
Bonus Track : infographie CP à faire et à ne pas faire
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